Région des Savanes, Togo

Notre partenaire local: CETRAMODE – Togo

CETRAMODE est un centre d’animation, de formation et d’appui aux activités rurales. Basé dans le village de Dassoute, en milieu rural, il encadre actuellement des groupements d’agriculteurs, d’éleveurs et de maraîchers de six villages organisés en trois coopératives et en cinq comités villageois de développement. La structure a pour mission de soutenir les populations dans leur travail, de leur fournir des conseils et des services en matière d’élevage, d’activités agricoles y compris le maraîchage, la santé humaine et animale. L’équipe composée de deux ingénieurs agronomes, une assistante sociale, un technicien en élevage et un chauffeur, contribue ainsi en grande partie au développement de cette région: elle apporte un soutien technique et financier notamment dans l’agriculture, afin d’améliorer les rendements et ainsi restaurer la sécurité alimentaire gravement remise en cause par la dégradation et l’érosion des sols. Le défi le plus important c’est de travailler dans une région touchée par l’extrême pauvreté et dans un environnement fortement dégradé. GeTM collabore avec CETRAMODE depuis 2009 dans la même région. Le projet actuel donne suite à deux phases : la structuration de six organisations paysannes locales et le développement du petit élevage comme moyen pour assurer la sécurité alimentaire et pour créer des revenus complémentaires.

Contexte et défis

La région des Savanes, située à l’extrême Nord du Togo, est la région la plus défavorisée du pays de par sa position géographique et son climat. Le climat de type tropical soudanien est caractérisé par une longue saison sèche (octobre à mai) et par une saison pluvieuse (mai à octobre). Les sols y sont fragilisés par l’érosion éolienne, les feux de brousse et le déboisement en saison sèche et par un intense ruissellement pendant la saison pluvieuse. La forte aridité de la saison sèche ne favorise pas le développement des activités agricoles permanentes et accentue l’appauvrissement en eau et les difficultés pour les pratiques agricoles et d’élevage.

L’agriculture y est essentiellement de subsistance et constitue l’activité principale à laquelle s’adonne 96% de la population rurale. Plus de 95% des superficies cultivées sont occupées par les cultures vivrières et sont pratiquées avec des techniques traditionnelles à faible productivité. Seul 25% des producteurs agricoles bénéficient d’un encadrement technique et les femmes – qui fournissent la plus grande partie de la main d’œuvre – sont souvent exclues.

Les conditions climatiques ainsi que l’exploitation intensive des sols se répercutent sur la sécurité alimentaire des populations. De janvier à mai, les récoltes de l’année précédente viennent à manquer et les populations locales ne mangent pas à leur faim (périodes de soudure).

Des jeunes partent au Ghana ou au Burkina pour chercher un emploi. Ces déplacements sont souvent à l’origine de parcours migratoires vers l’Afrique du Nord, voire l’Europe.

Le projet actuel soutenu par GeTM en partenariat avec le centre d’animation, de formation et d’appui aux activités rurales, CETRAMODE, donne suite à deux phases : la structuration de six organisations paysannes locales et le développement du petit élevage comme moyen pour assurer la sécurité alimentaire et pour créer des revenus complémentaires.

Redynamiser la vie sociale paysanne

Cette troisième phase du projet vise à redynamiser la vie sociale paysanne par la participation citoyenne dans les décisions locales, ainsi qu’à développer l’économie locale, par la diversification de la production et par l’amélioration de la productivité locale, tout en respectant l’environnement. Le projet intègre une proportion conséquente de femmes dans ses activités. Sur 92 membres des 6 groupements, on compte 68 femmes, soit environ 74% des bénéficiaires directs du projet. Ce fort taux des femmes s’explique par leur dynamisme et leur implication dans la vie communautaire.

Concrètement, le projet agit pour :

  • Former les élèves à la gestion durable des sols: plantations de mini-vergers et d’arbres forestiers, installation de jardins potagers.
  • Former les femmes à la culture entrepreneuriale et installation de petites plateformes solaires à leur usage pour actionner des machines de transformation alimentaires.
  • Construire des magasins de stockage et des infrastructures supplémentaires pour l’élevage.
  • Former des jeunes dans les domaines agro-alimentaires et artisanaux.
  • Former et installer professionnellement (ateliers mécaniques et de couture, menuiserie) des jeunes déscolarisés.
  • Installer du matériel audiovisuel pour la diffusion d’informations.
  • Sensibiliser aux pratiques démocratiques et aux principes de la décentralisation.
  • Équiper les petits producteurs et renforcer leurs compétences techniques, afin de qu’ils puissent augmenter durablement les superficies cultivées et les rendements des différentes cultures.

Sur le long terme, ce projet permettra d’améliorer considérablement les rendements et les revenus des petits agriculteurs et éleveurs, tout en restaurant durablement la fertilité des sols et en consolidant un processus visant la souveraineté alimentaire.

Le projet en bref

Objectifs visés: Assurer la souveraineté alimentaire par la gestion rationnelle des ressources, consolider la vie des coopératives en tant qu’actrices du développement économique local, créer un environnement favorable pour les jeunes afin de dissuader leur émigration, instaurer une synergie entre acteurs économiques et acteurs de développement dans le cadre du processus de décentralisation.

Bénéficiaires directs: 3 coopératives avec 92 membres dont 68 femmes, 150 familles paysannes, 150 élèves.

Bénéficiaires indirects: les habitants de 6 villages, soit environ 13’000 personnes.

Régions d’intervention: Togo, Région des Savanes (Nord du pays)

Durée du projet: 3 ans

Coût total du projet: 249’673 CHF

ODD concernés