Notre partenaire local : GRADSE – Togo
L’ONG Groupe de Recherche-Action pour le Développement Socio-économique (GRADSE) a été fondée par des professionnels togolais intéressés à apporter un soutien aux populations paysannes de la Région Centrale et de la Kara en 1998, il y a 23 ans. Le GRADSE s’est donné pour mission d’accompagner les populations rurales pour sortir de la pauvreté en les aidant à développer des activités agricoles. Son objectif stratégique est triple: souveraineté alimentaire, création de revenus familiaux stables, contribution significative de l’agriculture durable à l’économie nationale. Ses actions visent à améliorer les connaissances des paysans dans les domaines des techniques agricoles et de la maîtrise des exploitations. Il apporte en même temps des moyens d’accompagnement nécessaires pour augmenter la capacité d’action des producteurs. GeTM et le GRADSE sont partenaires depuis 2001 et ont mené ensemble trois programmes et projets. Le premier, entre 2001 et 2004, concernait un projet d’appui aux initiatives économiques des femmes et des jeunes filles. Le deuxième, entre 2006 et 2014, était un programme d’appui à 64 groupements de producteurs agricoles réunis dans l’UOP/AD – Union d’organisations de Paysannes Anckely Dévéloppement, qui a permis de développer le maraichage de contre-saison. Finalement, GeTM, en partenariat avec Acting for Life, a soutenu un projet ponctuel de production de jus de fruits entre 2015 et 2018, afin de tester l’organisation d’une coopérative de producteur.trice.s. Le présent projet est une extension de ces deux derniers et vise à développer ce modèle d’organisation coopérative auprès des organisations de producteurs.trices agricoles.
Contexte et défis
La population du Togo avoisine les 8.5 millions d’habitants (UNFPA, 2021), dont plus de 70% ont moins de 25 ans et dont 60% vivent en milieu rural. Le secteur agricole représente 40% du PIB total en 2017 et fournit 60% des emplois. Le pays fait face à une importante migration interne vers les régions côtières et les centres urbains. La population urbaine croît deux fois plus rapidement que la population rurale, ce qui a une incidence directe sur le taux de chômage.
51 % de la population vivait en situation de pauvreté multidimensionnelle au sens du Programme des Nations Unies pour le Développement en 2017, bien que le taux national de pauvreté ait reculé de 61,7 % en 2006 à 55,1 % en 2015. De plus, le Togo arrive en 166ème position au classement par l’indice de développement humain et ce malgré une croissance importante depuis 10 ans (4.4% en 2017). Toutefois, ce taux est encore plus important dans les régions rurales avec 76% pour la région Centrale et 68.9% pour la région de la Kara selon une enquête de l’INSEED. De plus, alors que la grande majorité des populations vivant dans ces régions s’adonne à l’agriculture comme principale activité économique, seuls 8% d’entre eux sont organisés en coopératives.
Les régions Centrale et de la Kara, où se déroule le projet, sont fondamentalement rurales et comptent un demi-million d’habitants. Les deux villes principales sont Kara et Sokodé, avec respectivement 110’000 et 118’000 habitants. Ces régions jouissent en outre d’une bonne pluviométrie et actuellement les changements climatiques ne semblent pas avoir un impact sur les réserves en eau. Cela ne représente donc pas un frein pour le développement de l’élevage familial. Au contraire, l’aspect climatique peut contribuer à la promotion de l’agroécologie.
Le secteur des micros et petites entreprises rurales (MPER) constitue sans nul doute une composante essentielle de l’économie et de l’emploi au Togo, notamment en zone rurale. Mais ces secteurs porteurs se trouvent confrontés à 4 grandes difficultés : le manque d’organisation des producteurs/trices agricoles, des techniques de production qui ne peuvent pas améliorer les rendements dans un contexte de changement climatique, la difficulté d’accès au crédit, le manque de débouchés pour la commercialisation des produits et de relais de vente dans les centres urbains. L’économie agricole ne parvient pas à générer des surplus, avant tout par manque de formations techniques et d’organisation entre producteurs/trices.
Objectifs et démarche du projet
Ce projet vise à organiser les producteurs du réseau Anckély Développement en 5 filières de production – agro-transformation, élevage de volaille, élevage de petits ruminants, cultures vivrières, maraichage – et 10 coopératives. Parallèlement, les producteurs sélectionnés seront soutenus dans le développement de techniques de production, le financement et la commercialisation. Les coopératives permettront en outre aux producteurs de mieux gérer le stockage et la vente de leurs produits, notamment par la construction d’infrastructures communes de stockage et de vente. La gestion de ces infrastructures créera des emplois non-agricoles pour les femmes.
Concrètement, le projet agit pour:
- Des appuis et formations pour l’élaboration des statuts et règlements, plans stratégiques et plans opérationnels des producteurs/trices et des coopératives.
- Des formations techniques pour les éléments écologiques, agricoles, hygiéniques et commerciaux spécifiques à chacune des cinq filières de production.
- Obtenir un terrain et construire trois hangars, deux enclos et un magasin de stockage à proximité des coopératives. Identifier et former le personnel pour gérer cet espace commercial.
- Organiser et sensibiliser les coopératives à la gestion commune des espaces de stockage et de vente en mettant sur pied un cadre de concertation.
Le projet en bref :
Objectifs visés: contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire des producteurs agricoles et des populations de la région. Cela sera atteint à travers l’amélioration de la production et de la productivité des petites exploitations agricoles, ainsi qu’à travers la valorisation des productions ciblées. L’intégration économique des femmes est aussi un élément essentiel de ce projet.
Bénéficiaires directs: 260 membres des 10 coopératives spécialisées et leurs familles, soit 1200 personnes environ.
Bénéficiaires indirects: les habitants des villages de production, les personnes habitant à proximité de l’espace de commercialisation de la ville de Sokodé et des villages environnants, soit environ 129 000 personnes.
Régions d’intervention: Togo, Régions de la Kara et Centrale
Durée du projet: 3 ans
Coût total du projet: 368’800 CHF
ODD concernés