Cotonou, Bénin
Au Bénin, les jeunes sont de plus en plus exposés à la consommation des stupéfiants
Le Bénin compte un peu plus de onze millions d’habitants, dont plus de la moitié ont moins de 18 ans. Auparavant considéré comme un pays de transit, le Bénin a vu la consommation de drogue de sa population augmenter considérablement ces dernières années. Bien qu’il existe très peu d’informations détaillées sur la question, une étude réalisée en 2010 par le Conseil Économique et Social a montré que les jeunes et les jeunes adultes (entre 15 et 30 ans) sont les plus touchés. Ils représentent 45% des usagers de drogues et 86% des hospitalisations liées à la consommation de stupéfiants et de psychotropes à l’hôpital psychiatrique de Cotonou.
Un projet pilote innovant à Cotonou
La stratégie de lutte anti-drogue au Bénin privilégie actuellement la répression aux dépens de la prévention. Afin de proposer une alternative aux autorités locales, GeTM et son partenaire local le CDEL développent un projet pilote dans la ville de Cotonou. Il s’agit d’une expérience de sensibilisation et de prévention en milieu scolaire, dans le but de mobiliser un nombre important de jeunes.
L’objectif de ce projet est de sensibiliser les jeunes élèves (garçons et filles) de 5 collèges et lycées de Cotonou afin de susciter des changements de comportement face à la consommation de stupéfiants et à l’abandon scolaire. Fort de la longue expérience du CDEL dans la collaboration avec les établissements scolaires, le projet présente des résultats très prometteurs après une année de mise en œuvre (2014-2015) :
- 227 élèves (127 garçons et 100 filles) sont formés en tant que éducateurs pairs
- 19 responsables d’établissements scolaires et 120 enseignants sont formés pour repérer les cas nécessitant un appui spécialisé et pour les orienter vers les organismes sanitaires compétents
- Des dizaines d’événements et de séances de sensibilisation auprès des élèves et dans les communautés aux alentours sont réalisés en partenariat avec les 5 établissements scolaires
Grâce à toutes les activités de ce projet, environ 23’000 élèves ont déjà été touchés par les messages de sensibilisation. Les élèves et les parents ont été informés sur les méfaits de la consommation de stupéfiants et de l’abandon des classes. Ils peuvent maintenant identifier les conduites à risque et savent à qui s’adresser pour demander de l’aide.
Sur le moyen terme, les enseignants formés et les éducateurs pairs poursuivront les séances de sensibilisation auprès des futures volées d’élèves. Des comités de suivi comprenant des représentants d’élèves, de parents d’élèves et d’enseignants se chargeront d’observer et documenter les changements de comportement survenus après les séances de sensibilisation, avec le soutien du CDEL.